O Perfume

Uma carta de mulher

As mulheres, eu sei, não devem escrever;

Mas ouso a arte,

Pra que em meu coração de longe possas ler

Como quem parte.

Qualquer beleza que existir em minha escrita

Mostraste antes

Mas soa nova a palavra cem vezes dita,

Quando entre amantes.

Que te traga alegria! Eu fico a esperar,

Mesmo distante;

Sinto que me vou, para ver e escutar

Teu passo errante.

Não te desvies se passar uma andorinha

Sobre esse chão,

Porque acredito que era eu, fiel, quem vinha,

Tocar-te a mão.

Tu te vais, tudo se vai! Parte em viagem,

Luzes e flores,

O verão te segue e me deixa à fria aragem,

Dos dissabores.

Se só temos esperança e alarmes, no entanto,

E a vista cansa,

Dividamos pelo melhor: mantenho o pranto,

Guarda a esperança.

Não, não queria, tanto a ti estou ligada,

Te ver penar:

Querer dor a sua metade abençoada,

É se odiar.

Marceline Desbordes-Valmore

Fonte: https://escamandro.wordpress.com

Une lettre de femme

in: Poésies Inédites, 1860.

Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire ;

J’écris pourtant,

Afin que dans mon cœur au loin tu puisses lire

Comme en partant.

Je ne tracerai rien qui ne soit dans toi-même

Beaucoup plus beau :

Mais le mot cent fois dit, venant de ce qu’on aime,

Semble nouveau.

Qu’il te porte au bonheur ! Moi, je reste à l’attendre,

Bien que, là-bas,

Je sens que je m’en vais, pour voir et pour entendre

Errer tes pas.

Ne te détourne point s’il passe une hirondelle

Par le chemin,

Car je crois que c’est moi qui passerai, fidèle,

Toucher ta main.




Tu t’en vas, tout s’en va ! Tout se met en voyage,

Lumière et fleurs,

Le bel été te suit, me laissant à l’orage,

Lourde de pleurs.

Mais si l’on ne vit plus que d’espoir et d’alarmes,

Cessant de voir,

Partageons pour le mieux : moi, je retiens les larmes,

Garde l’espoir.

Non, je ne voudrais pas, tant je te suis unie,

Te voir souffrir :

Souhaiter la douleur à sa moitié bénie,

C’est se haïr.

Marceline Desbordes Valmore

(trad. Sandra Stroparo & Caetano W. Galindo)

Referência:

DESBORDES-VALMORE, Marceline. 

Poésies. Préface et choix d’Yves Bonnefoy. Paris: 

Gallimard, 1983.

Fonte: https://escamandro.wordpress.com

Foto:Painting by Serge Marshennikov